2 000. C’est le nombre d’enseignants en capacité de donner des cours de bonheur en Allemagne, en Suisse et en Autriche.

Dans un article de Ouest France, Mathilde Le Petitcorps précise qu’iIs ont tous été formés par l’institut Fritz Schubert, situé dans la ville de Heidelberg, à une heure au sud de Francfort, en Allemagne, et enseignent le bonheur en classe, rapporte le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung , une information dont se fait écho l’hebdomadaire Courrier international .

Le bonheur est une discipline à part entière dans 200 écoles de ces trois pays. Mais à quoi ressemblent ces cours où l’on est censé apprendre à être heureux ?

Qui sont les enseignants du bonheur ?

Les professeurs du bonheur enseignent d’autres disciplines à côté, à l’image de Sarah Gut, qui est aussi professeure de français et de biologie dans un lycée allemand, interrogée par le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Elle se forme actuellement pour donner des cours de bonheur à l’institut Fritz Schubert. Elle enseignera cette discipline à l’issue de cette formation, mais restera également professeure de français et de biologie.

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Quel est cet institut qui forme les enseignants ?

L’institut Fritz Schubert propose une formation aux professeurs pour enseigner le bonheur depuis 2009. Il a été créé par l’Allemand Ernst Fritz-Schubert, 74 ans, un ancien directeur d’école, qui a commencé à enseigner en 2007 la discipline du bonheur à ses élèves. Il a ensuite ouvert un centre de formation dédié. Les enseignants peuvent aujourd’hui s’y former en douze semaines.

À quelle fréquence les enfants suivent-ils des cours de bonheur ?

Dans certains établissements, les élèves ont une heure de cours de bonheur par semaine. Mais ce n’est pas le cas de l’ensemble des écoles, cela n’en concerne que 200 en Allemagne, en Suisse et en Autriche. Il y a d’autres élèves qui suivent des séances d’initiations, leurs enseignants intégrant la discipline à d’autres classes, comme celles d’éthique ou encore de philosophie. Dans d’autres établissements, comme dans l’école alternative IGS Süd, les cours de bonheur sont une option à partir de la quatrième, que seuls les élèves volontaires suivent, explique le Frankfurter Allgemeine Zeitung.

À quoi servent ces séances ?

« L’objectif n’est pas d’être plus heureux ou de quantifier le bien-être que l’on éprouve », est-il expliqué par le quotidien allemand. « Le bonheur en tant que discipline a été créé pour redonner ou renforcer l’envie d’apprendre. » Mais aussi pour renforcer sa personnalité et s’affirmer en tant qu’individu.

À quoi ressemble un cours de bonheur ?

Les cours de bonheur se composent d’exercices pratiques qui ont pour but de susciter des sentiments positifs chez les élèves. Par exemple, à l’adolescence, à partir de la quatrième, les enseignants tentent d’aider les jeunes à se livrer.

Pour cela, ils les font travailler en petits groupes et les élèves doivent alors raconter les difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien.

Les exercices sont également les plus ludiques possible et sont nombreux à avoir pour objectif de renforcer la personnalité des élèves. Dans un reportage de France info , dédié aux cours de bonheur en Allemagne, des jeunes devaient lister leurs points forts, puis coller leurs qualités sur des ballons afin d’en construire des tours les plus hautes possible. « Cet exercice permet de susciter des sentiments positifs chez les élèves, explique l’enseignante, à France info.

S’ils nomment seulement deux points forts, la tour ne sera pas très haute ou très stable. Ça les pousse à réfléchir sur eux-mêmes et à chercher des qualités dont ils n’avaient pas conscience. »

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Comment les élèves sont-ils évalués ?

Comme toutes autres disciplines, le bonheur est évalué dans les écoles qui le considèrent comme une matière scolaire à part entière. Il n’y a rien à apprendre par cœur et pas de devoirs sur table, « les élèves sont plutôt invités à décrire ce qu’ils ont appris dans les cours de bonheur et travaillent sur un projet joyeux sur le sujet de leur choix », explique le journal allemand.

Ce système de notation a été élaboré par l’institut Fritz Schubert et par des professionnels de l’éducation, de la santé et du sport.

Une évolution est-elle observée chez les élèves qui suivent ces cours ?

Une professeure des écoles, qui intègre les enseignements du bonheur dans sa classe pendant les cours de religion et de sciences depuis quatre ans, a constaté une évolution chez ses élèves, même si elle n’enseigne pas le bonheur en tant que matière scolaire à part entière. « Je suis connectée aux enfants d’une manière complètement différente aujourd’hui – parce que nous parlons de sentiments, confie-t-elle au Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Plus la relation entre les enfants et les enseignants est bonne, plus ils se sentent à l’aise, mieux ils peuvent apprendre et bénéficier du contenu. »

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