Faire construire au Luxembourg? Vous n’y pensez pas… Entre le coût de la construction qui explose et le prix du m² de terrain au plus haut, disposer de son propre logis devient un projet de moins en moins réaliste pour de nombreux habitants. A défaut, les uns et les autres pensent soit à s’installer dans les régions frontalières, soit repensent leur projet en version XS.

Et c’est ainsi que, petit à petit, la solution de la Tiny House fait son chemin. Plus de “Micro-maisons” au Grand-Duché, voilà qui pourrait contribuer, en partie, à résoudre certaines tensions sur le marché immobilier national.

Combien sont-elles déjà à avoir pousser au pays? Nul chiffre officiel n’existe sur la question, pas plus qu’une législation spécifique sur ces constructions d’un genre nouveau. Le seul interdit bien établi étant l’impossibilité de poser son conteneur ou sa bâtisse sur roues en pleine nature.

Mais déjà les initiatives, communales notamment se multiplient. Ainsi, l'été dernier le bourgmestre de Schifflange décidait de commander trois Tiny Houses. Des équipements dont il comptait faire bénéficier des réfugiés ukrainiens dans un premier temps.

Ensuite, qui sait, ces "maisons" pourrait servir dans des situations d'urgence (famille schifflangeoise délogée suite à un sinistre par exemple) ou accueillir à titre temporaire des personnes en difficulté.

Strassen en mode "Bimby"

A Strassen, les élus ont invités les propriétaires disposant de terrains libres à les mettre à disposition pour ce type d'habitat. Tant que le propriétaire n'y voit pas d'inconvénient ce terrain est loué aux occupants de la Tiny house, viabilisé par la collectivité (eau, électricité, internet), l'espace étant rendu à son possesseur sitôt qu'il le souhaite.

Il s'agit là donc d'un bon moyen de lutter contre ces fameuses "dents creuses" urbaines (Baulücken) vides quand tant de monde réclame des espaces où s'établir. Le mouvement a déjà un nom : Bimby, "build in my backyard".

A lire : Des panneaux solaires sur chaque nouvelle construction au Luxembourg

Ailleurs au Luxembourg, d'autres réfléchissent à mettre à disposition des terrains de camping. En dehors de la saison touristique, ces maisons sur roue pourraient temporairement s'installer avec un loyer défiant toute concurrence.

Au sein des partis politiques aussi, l'attrait pour cette solution fait son chemin. Et cela tout bord confondu. Ainsi, les jeunes libéraux (JDL) invitent, par exemple, l'Etat « à ne pas faire appliquer la taxe sur les terrains non viabilisés pour les propriétaires qui acceptent d’installer des micro-maisons sur leurs terres ».

La députée Déi Lénk, Nathalie Oberweis, voit dans ces mêmes constructions « le recours » pour répondre au besoin croissant en logement abordable.

Localement, plusieurs artisans proposent déjà des Tiny houses clés en main. Comme Oikos Concept à Mersch ou Heidesch à Rambrouch, signe que la production "en circuit court" serait possible. Bon pour l'économie locale donc.

Exemples voisins

🇫🇷 En France : à Lyon, un village Tiny a été spécialement aménagé. A charge pour les maisonnettes d'abriter des jeunes. Lille a choisi cette solution pour un futur écoquartier. En Bretagne, le petit village de Plouigneau défend l'idée d' « hameau léger afin d’accueillir des habitats réversibles».

Depuis 2014, la loi a fixé certaines limites à ces constructions. A savoir : moins de 4,30m en hauteur, 2,55m de largeur et 12 m de long pour un poids global ne pouvant dépasser les 3,5 tonnes. Mais l'installation nécessite une autorisation communale (

🇧🇪 En Belgique, à compter de ce mois de janvier, même l'Université catholique de Louvain cède à la mode. Elle dispose de trois Tiny flambant neuves pour loger des étudiants. Un kot nouvelle génération de 22,5 m² en somme.
Mais au Royaume, la "cabanisation" a surtout des émules dans le tourisme. On ne compte plus les sites s'étant équipés avec ce mode d'habitat.

Depuis 2019, la Tiny est reconnue en Wallonie comme "habitat léger". Cela au même titre que les cabanes en bois, yourtes et roulottes.

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