Deux mois seulement que le Grand-Duché a lancé sa campagne d’économie d’énergie. Et les premiers signes sont rassurants. Sur août et septembre, le Luxembourg a bien diminué sa consommation de gaz. -37% le premiers mois, -26% les quatre semaines suivantes.

Dans sa dernière analyse conjoncturelle, le Statec confirme même cette tendance à l’échelle de tout 2022. De janvier à septembre, « le pays a consommé environ 20% de gaz de moins qu’en moyenne sur les 5 dernières années». Résultat, le ministre de l’Energie Claude Turmes (Déi Gréng) annonçait dernièrement que les réserves nationales étaient encore pleines à 95%.

Pour l’institut statistique luxembourgeois, ce bon résultat s’explique par plusieurs causes. Ainsi, un tiers de cette chute de consommation proviendrait de l’arrêt d’une usine de l’industrie du verre et du remplacement d’un four en fin de vie dans une autre.

Un autre tiers serait à mettre au crédit d’entreprises énergivores du pays. Cimentiers, sidérurgistes et autres auraient réduit leur production face à la flambée des coûts de l’énergie. De quoi faire craindre « une perte de compétitivité ».

Le beau temps a du bon

Le dernier tiers de la diminution notée reviendrait à une «moindre utilisation du chauffage». Un printemps doux, un été caniculaire et une rentrée agréable favorisant la baisse du recours au gaz.

D’ailleurs, à analyser les conditions climatiques, le Statec estime que « le nombre de degrés-jours de chauffe est inférieur de 5% jusqu’à présent cette année par rapport à la moyenne 2017-2021 ». Les cieux resteront-ils encore longtemps aussi favorables? Chacun l’espère. Les particuliers soucieux de ne pas faire exploser leur facture de gaz, et le gouvernement qui tient à respecter son engagement auprès de l’UE de réduire ses besoins de -15% entre août dernier mars 2023.

D’où l’invitation de Claude Turmes à maintenir sa vigilance sur l’usage des énergies. « Pour l’instant, il n’y a pas de crise aigüe (…) Il faut faire preuve de solidarité, nationale comme européenne », insiste le ministre.

Un rappel nécessaire car les mois de novembre à mars sont toujours ceux où la demande de gaz est la plus forte

En prévision du pire scénario (gaz venant à manquer), le gouvernement luxembourgeois a déjà révisé son plan d’urgence. A l’extrême, les particuliers comme les services essentiels -écoles, hôpitaux, maisons de retraite- seraient les derniers à subir de possibles restrictions.