N’en déplaise aux cancres luxembourgeois mais ils devront encore suivre leur scolarité deux ans de plus ! Deux années que le ministère de l’Education nationale compte mettre à profit pour éviter à ces jeunes de se retrouver autant en décrochage scolaire que professionnel.

Aujourd’hui, estime l’administration dirigée par Claude Meisch, chaque année de 500 à 650 mineurs quittent le système scolaire sans aucun bagage. Entendez ni un diplôme, ni une formation qui puisse leur éviter un « futur incertain ». Ainsi selon les statistiques officielles, 88% de ces adolescents dits NEETS (not in employment, education or training) se retrouvent sans pouvoir décrocher de contrat de travail avant longtemps…

Au projet de loi qu’il avait déposé voilà plusieurs mois, le gouvernement a donc choisi d’ajouter une garantie de formation pour ces garçons et filles que l’école retiendra jusqu’à 18 ans désormais (contre 16 précédemment). Tout faire donc pour que ce temps supplémentaire permette d’éviter un chômage longue durée à ces jeunes.

Sur le bord du chemin

Pour permettre à ces adolescents d’avoir un maximum de chances de s’intégrer en entreprise, trois nouveautés vont être mises en place. A commencer par la possibilité de signer un contrat de travail dès l’âge de 16 ans. Une opportunité accessible au mineur qui a la possibilité d’entrer dans le monde du travail. Lui seul pourra donc demander une dispense de l’obligation scolaire. Un “mise en pause” qui ne sera valable que le temps de son contrat de travail ou jusqu’à ses 18 ans.

Par ailleurs, le Luxembourg entend créer des « structures alternatives de scolarisation ». Le ministère de l’Education se laisse le temps d’en étudier les formes.

Et Claude Meisch d'insister sur un point : « Les mauvais résultats qui amènent souvent à la lassitude de l'élève et à son décrochage sont rarement dus aux capacités de raisonnement du jeune. Manque de motivation, mauvais choix de formation, mauvaise orientation, problèmes de santé, problèmes de discipline, problème avec le cadre scolaire peuvent aussi expliquer le rejet des études. Il faut trouver une nouvelle forme d'enseignement plus souple, plus individualisée aussi pour ne pas laisser cette partie de notre jeunesse sur le bord du chemin ».

A l'avenir, des Centres d'insertion socio-professionnelle ouvriront aussi leurs portes. A l'image de ceux déjà en place en Belgique. « Ces CISP sont des lieux de scolarisation alternative qui permettent de mieux prendre en considération les besoins, les compétences et les intérêts des adolescents en difficulté scolaire ».

Pas de poursuites pénales

Par ailleurs, il est désormais entendu qu'il ne pourra pas y avoir de poursuites pénales en cas de non-respect de l'obligation scolaire. Le passage devant un juge n'étant pas forcément la meilleure voie pour redonner goût aux études... Le gouvernement a choisi de faire machine arrière sur ce point.

Toutefois, le Tribunal de la jeunesse sera informé de tout cas de décrochage en cours d'année pour les mineurs.

 

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