L’échéance a été posée : à partir de 2027, l’actuel taux de cotisation sera insuffisant pour financer les retraites dues sans piocher dans les réserves. Autrement dit, les pensions versées ne pourront se contenter des recettes prélevées sur les revenus au Luxembourg. Il faudrait trouver plus d’argent donc… Si chacun des partis reconnait la nécessité de réfléchir à une refonte du système, la forme que devraient prendre les changements varient d’un “camp” à l’autre.

Pour l’actuelle majorité CSV-DP, il semble peu probable d’envisager une hausse des cotisations demandées aux entreprises pour financer la Caisse nationale d’assurance-pension (CNAP). L’idée serait plutôt d’orienter les futurs retraités vers une prévoyance retraite de base publique pour tous et des complémentaires privées pour arrondir les fins de mois. Pas du goût de tout le monde, et notamment du député Déi Lénk, Marc Baum.

Pour l’élu de gauche, une des pistes pour renflouer les caisses pourrait venir d’un déplafonnement. Ainsi, actuellement, passé un seuil de 12.854 euros de revenu mensuel, plus aucun prélèvement retraite n’est effectué. Une mesure dont “bénéficient” près de 28.000 hommes et femmes dans le pays. Abolir ce plafond reviendrait à assurer la CNAP d’une entrée financière de 676 millions d’euros, vient de calculer la ministre de la Sécurité sociale.

Les syndicat vent debout

Pour Marc Baum, cet apport serait loin d’être négligeable. Cela même si le système de retraite actuel s’appuie sur 6,7 milliards d’euros de recettes chaque année. Une somme due aux cotisations de 558.000 salariés, demandeurs d’emploi, bénéficiaires d’une indemnité de préretraite et à la participation de l’État luxembourgeois.

La mesure (qui “frapperait donc les plus hauts revenus seulement) va-t-elle être reprise par le gouvernement ? Peu de chance. Sans le dire explicitement à l’occasion d’une réponse parlementaire, la ministre Martine Deprez rappelle juste qu’une « large consultation sera organisée avec la société civile sur la viabilité à long terme de notre système des retraites ». Sans évoquer de préférence donc, ni la forme que prendra ce “sondage” organisé dès l’an prochain.

Déjà les principaux syndicats du pays sont vent debout. Le LCGB a déjà fait part de sa préférence à maintenir un système  de répartition basé sur la solidarité intergénérationnelle plutôt que par un modèle basé sur la capitalisation. Et son président Patrick Dury de douter qu'avec 24,5 milliards d’euros en réserve le système de pension vieillesse soit à ce point à l'agonie. La somme permettant de couvrir les dépenses jusqu'en... 2047.

Pour l'OGBL, l'urgence est d'augmenter la pension minimale (2.200 € brut pour 40 ans de cotisation) au niveau du risque de pauvreté. En effet, pour certains retraités, la somme versée ne suffit guère à couvrir les besoins du quotidien. Pour sa présidente Nora Back, de nouvelles cotisations sur le patrimoine, la fortune serait plus socialement acceptable pour cofinancer les coûts liés au vieillissement de la société.


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