Selon une étude de la fédération européenne pour le
transport et l’environnement (T&E), 75% des constructeurs automobiles
sont en retard sur leurs engagement, à savoir : réduire la moyenne
des émissions de CO2 en deçà de 140 g/km d’ici à
2008.
L’association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA)
s’était engagée à ce que toutes les nouvelles voitures
ne dépassent plus la barre moyenne de 140 g de CO2/km d’ici à
2008. Nous étions alors en 1998 ! Huit ans plus tard, force est de constater
que cet engagement sera difficile à atteindre pour la majorité des
constructeurs.

Pour l’heure, le bonnet d’âne en Europe revient incontestablement
à Nissan, suivi de Suzuki, Mazda, Audi, Volvo, BMW et Volkswagen. En revanche,
Fiat avec un rejet moyen de 139 g de CO2/km, est le seul à avoir déjà
atteint l’objectif et cela dès 2005, tandis que Citroën, Renault,
Ford et Peugeot devraient très prochainement être sous cette moyenne
de 140.
Les émissions de CO2 étant liées à la consommation
de carburant, les constructeurs qui commercialisent des véhicules «
gourmands » tels les 4X4 ont évidemment plus de difficultés
à atteindre l’objectif. Par exemple, alors que Mercedes est la marque
qui a proportionnellement réduit le plus ses émissions en passant
de 223 à 185 g/km de CO2, soit une réduction de 38 %, il est fort
peut probable qu’elle atteigne les engagements fixés par l’ACEA…

Si en général, tous les constructeurs d’origine européenne
(les Asiatiques doivent parvenir au même niveau en 2009) ont réduit
entre 1997 et 2005 leurs émissions d’un minimum de 20 %, l’analyse
de T&E démontre l’absence d’engagement du groupe VAG, dont
les marques Volkswagen, Audi, Skoda et Seat ne parviennent qu’à respectivement
11 %, 13 %, 13 % et 8 % de réduction. Pour la fédération,
Volkswagen, est assurément le mauvais élève de la série
en matière de réchauffement climatique…

Aujourd’hui, alors que la Commission européenne pourrait fixer un
nouvel objectif de 120 g de CO2/km d’ici 2012, force est de constater que
les trois quarts des principales marques automobiles commercialisées en
Europe n’ont pas suffisamment diminué la consommation de carburant
de leurs véhicules pour remplir leur obligation de 2008. Ceci fait dire
à Aat Peterse de T&E, « L’Europe doit abandonner son approche
reposant sur le volontarisme et prendre dès à présent des
mesures contraignantes pour doubler les économies de carburant au cours
de la décennie à venir. Chaque fabricant automobile doit rendre
des comptes et recevoir une sanction en cas d’échec. »