Fermera, fermera pas ? La question posée sur les plus anciens réacteurs de centrales nucléaires belges agite le pays depuis des années. Logique pour des installations remontant aux années 1970 et 80 qui, initialement, ne devaient pas fonctionner aussi longtemps.

Mais le premier ministre belge a tranché : lundi, Alexander de Croo a annoncé que les sites de Tihange 3 et Doel 4 (datant de 1985, les plus jeunes !) seraient prolongés de dix ans. Une prise de position qui conforte l’avenir de la centrale proche de l’Allemagne et sa sœur proche d’Anvers.

Ainsi, la promesse faite par le gouvernement de sortir du nucléaire à l’horizon 2025 est-elle à oublier. La crise énergétique est passée par là, et la Belgique se voir mal renoncer à cette source électrique alors que jamais le marché du mégawatts n’a été aussi incertain.

Car c’est là l’argument principal avancé : le Royaume doit assurer son approvisionnement énergétique. Sachant que le pays s’appuie actuellement sur six réacteurs connectés au réseau haute tension, un septième ayant été éteint en 2022.

Question sur les déchets nucléaires

Qui payera la facture des travaux nécessaires à cette prolongation de vie ? Alexander de Croo dit que la poire sera coupée en deux : moitié l’Etat belge, moitié l’opérateur Electrabel (Engie).

Par contre, les deux partenaires doivent encore s’entendre sur qui financera la prise en charge du traitement des déchets nucléaires, ce qui n’a pas été encore validé.


Il faudra du temps avant que les deux équipements désignés reprennent du service. Ainsi, dans le meilleur des cas, on parle d’un retour en production pour fin 2026.

En France, où l’hiver s’annonçait compliqué en raison de nombreux arrêts de réacteurs inattendus, la situation semble moins tendue. Ces dernières semaines, plusieurs unités ont repris du service. Par ailleurs, l’Hexagone a, comme le Luxembourg, fait preuve de sobriété énergétique, alors on souffle…

Actuellement, plus de 40 réacteurs (sur 56) tournent.

Côté Cattenom

A Cattenom, deux réacteurs sur 4 sont maintenant en fonctionnement. Mais quatre mises à l’arrêt attendent le site en 2023. Des interruptions programmées qu’EdF espèrent maintenir dans les délais normaux, contrairement aux derniers arrêts.

Le tout étant d’éviter l’arrêt des trois quarts des capacités de production, comme cela avait été le cas en novembre dernier. Du jamais-vu pour les quatre cheminées installées en bord de Moselle et à une dizaine de kilomètres du Grand-Duché.

Suivez-nous sur Instagram