Chacun a l’habitude de faire des yeux ronds à chaque annonce sur la flambée des prix de l’immobilier luxembourgeois. On parle de + 131% en dix ans. Et de s’imaginer qu’entre promoteurs et agences immobilières du pays, chacun est encore à la fête. Seulement 2022 aura marqué un coup d’arrêt à ces “années folles”, et 2023 offre de sombres perspectives.

D’ailleurs si le secteur de la construction tremble déjà, les professionnels chargés de vendre ou louer les biens ont aussi de quoi s’alarmer. C’est en tout cas le message que fait actuellement passer Jean-Paul Scheuren, de la Chambre immobilière qui représente notamment les agents immobiliers. A l’entendre, les agences ont perdu de l’ordre de 40 à 50% de chiffre d’affaires en un an.

Moins d’appartements et de maisons ont en effet été bâtis l’an passé, et donc mis sur le marché. Par ailleurs, la hausse des taux d’intérêts a rendu certains investisseurs plus timides. Tout come certaines nouvelles lois concernant les amortissements des biens immobiliers, par exemple, ont carrément bloqué certains acheteurs potentiels. Sans oublier le contexte général poussant certainement plus à l’épargne de prudence qu’à la dépense risquée.

De 300 à 400 jobs menacés

Bref, les agences immobilières ont moins contractualisé, donc moins gagné aussi. Et c’est maintenant la question de la sauvegarde des emplois de ce secteur commercial qui se pose. Certes, les 1.700 postes du secteur ne sont pas tous sur la sellette, mais au micro de Radio 100,7, Jean-Paul Scheuren estimait que près d’un tiers de la profession pourrait se retrouver en péril d’ici peu.

De cette situation critique, la Chambre immobilière en a fait part au ministre de l’Economie. Tirant la sonnette d’alarme devant Franz Fayot pour que l’Etat puisse adapter certains dispositifs au cas spécifiques des agents immobiliers, salariés comme indépendants.

L’idée étant de ne pas voir une situation temporaire engendrer une vague importante de licenciements dans la profession. Même si le taux de chômage reste bas au Grand-Duché (4,8%), cette arrivée n’aurait rien de positif.

Pour ces derniers, par exemple, il ne saurait être question de chômage partiel en cas de difficulté persistance. Si la chose avait été rendue possible pendant la crise Covid, Jean-Paul Scheuren insiste pour qu’elle soit de nouveau activée pour ces professionnels de l’immobilier en pleine débandade. Sachant, qu’au dernier comité de conjoncture du 23 janvier, cette possibilité du chômage partiel a été “offertes” à 85 entreprises (soit 8.971 salariés “couverts”).

Pour l’instant, les négociations se poursuivent entre l’Etat et les représentants professionnels de l’immobilier.

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