En février dernier, le ministère des Finances avait promis de se pencher sur la réglementation portant sur l’usage des tickets-restaurants au Luxembourg. Trop souvent, les titres étant acceptés dans des commerces pour d’autres achats que de l’alimentaire (tabac ou essence parfois…). un “détournement” d’usage non-prévu par le texte de 1986.

Mais une nouvelle polémique risque de pousser l’administration de Yuriko Backes (DP) à préciser un autre point : le rendu (ou non) de la monnaie sur ces contrevaleurs distribuées à nombre de salariés au Luxembourg, au titre d’avantage extra-salarial.

En effet, plusieurs enseignes ont fait savoir qu’elles n’engageaient plus leurs salariés à redonner au client de la différence entre le coût de ses achats et la valeur faciale présentée. C’est notamment le cas des points de vente Fischer qui ne cède plus un centime.

Une position unique dans le secteur puisque d’autres commerces, boulangeries, traiteurs, supermarchés ont adopté d’autres usages. A l’exemple des pâtisseries Namur et Oberweiss rendent la monnaie du moment qu’au moins la moitié de la valeur unitaire du ticket-resto est dépensée à leur comptoir.

Deux sons de cloche

Pour le président de la fédération HORESCA du Luxembourg, l’opposition d’une partie des commerces dont il a la tutelle, est « normal ». François Koepp estimant que les enseignes doivent s’acquitter d’une taxe auprès des sociétés émettrices (Sodexo et Edenred principalement) sur la valeur totale du titre reçu par le client. Une charge d’autant plus pesante si elle ne bénéficie pas de l’entrée de leur caisse des 8,40€ ou 10,80€ inscrits.

Mais c’est un tout autre son de cloche qui se fait entendre du côté de l’Union luxembourgeoise des consommateurs. L’ULC jugeant le refus de rendre la monnaie comme un geste « inadmissible ».

Une promesse à tenir avant… 2023

Dans un communiqué, l’asbl réclame donc « à toutes les entreprises » de compenser la différence entre le montant de l’achat et la valeur des chèques-restaurant – en respectant un montant d’achat minimum – « soit en espèces, soit sous forme de bon d’achat ».

Mais pro comme anti-remboursement s’accordent sur un fait : il est temps que les politiques agissent pour clarifier ce point et le bon usage des tickets-repas au Grand-Duché. Après tout, l’actuel gouvernement en avait fait la promesse dans son accord de coalition.

Le texte précisait : « Le régime des chèques-repas sera modernisé ». Un engagement normalement tenu avant… les élections législatives de 2023.

 

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