« Le rôle de l’État ne consiste pas dans la mise en place d’un service de transport dédié aux besoins d’une entreprise privée. » C’est notamment par ces mots que, début décembre, François Bausch a justifié le possible arrêt de 19 lignes desservant diverses sociétés (ou zones industrielles). Le couperet devant tomber au 12 février 2023.

Attaché à rationnaliser les lignes régionales RGTR du Luxembourg, le ministre de la Mobilité n’avait pas encore mis le nez dans le dossier de ces lignes « créées au fil du temps » pour faciliter les trajets des salariés travaillant en poste. Un réseau qui s’est étendu, adapté aux attentes exprimées par les employeurs. Mais ce réseau, aujourd’hui, aurait perdu de son utilité.

En effet, d’après des comptages effectués, certaines lignes frôlent le vide. Avec à peine une dizaine de passagers véhiculés par jour. Une aberration pour un service certes gratuit pour ces usagers mais qui coûte « environ 4,5-4,8 millions d’euros » à l’Etat luxembourgeois.

OGBL et LCGB ont immédiatement fait part de leur opposition à ce projet. Et déjà les syndicats ont promis de refaire les calculs pour tenter de convaincre le ministère de faire marche arrière sur ce dossier. Ils dénoncent notamment le fait que les salariés privés de cars devraient prendre leur voiture pour rejoindre leur travail, engendrant trafic routier, pollution et perte de pouvoir d'achat.

De son côté, François Bausch dit étudier des alternatives. A commencer par l’adaptation des lignes de bus déjà en fonctionnement en périphérie des usines ou des zones pour permettre de compenser la suppression envisagée des 19 lignes.

Les entreprises au volant

Il s’agirait ici de déplacer un arrêt, là de redessiner un parcours. Des solutions agiles et plus économiques que le maintien de liaisons sans personne à bord.

La balle a aussi été lancée dans le camp des entreprises. Après tout, certaines sociétés (comme Ceratizit) ont déjà organisé leurs propres lignes privées de cars pour faciliter la mobilité de leurs employés. Pourquoi d’autres ne suivraient pas cet exemple ?

Le ministère de la Mobilité encouragera pareille initiative, a déjà fait savoir François Bausch. Ce dernier étant également prêt à recevoir les organisations syndicales pour réévaluer la liste des lignes supprimées d’ici février prochain.

 

Suivez-nous sur Instagram