Le trafic a repris au Findel. Et le rush de ce dernier Noël a encore témoigné de ce nouveau souffle retrouvé : 50.000 voyageurs de passage entre le 23 et le 26 décembre…  Mais en cette période d’incertitude, le carburant pourrait-il venir à manquer pour les appareils ?

La question vient d’être posée par le député Sven Clement (Pirate) au ministre de la Mobilité. Et sans répondre explicitement «Non», François Bausch (déi Gréng) se veut plus que rassurant.

Déjà, rappelle le ministre, parce que l’aéroport national dispose de ses propres réserves. Des cuves stockant de l’ordre de 6 500 tonnes de kérosène, si besoin. Et à l’avenir, cette capacité devrait quasiment doubler avec la construction de nouvelles réserves. La durée de l’autonomie dépendant du trafic à assurer.

Au départ de l’Allemagne

Cette prochaine “fuel farm” permettra ainsi à l’aéroport de se montrer plus résilient « en cas de défaillance temporaire du pipeline ». Ah oui, car il y a un pipeline dans l’affaire…

Ainsi, le site du Findel reçoit-il quelque 2 000 tonnes de kérosène chaque jour pour faire le plein des appareils qui décollent depuis le Grand-Duché (tourisme ou fret). Un volume de carburant qui transite par un seul et même moyen : le pipeline géré par l’OTAN. Une infrastructure qui prend son départ à Bitburg, en Allemagne.

Depuis 1999, et l’arrêt d’un approvisionnement via un second pipeline (qui passait par la Lorraine), c’est donc par ce seul tuyau que se joue l’arrivée du précieux kérosène. Mais l’actualité a montré combien ce système pouvait connaître des défaillances.

Deux incidents en moins de deux ans

Ainsi, en juillet 2021, les fortes inondations avaient endommagé la canalisation, sur sa partie allemande. Privant le Findel de ravitaillement pendant quelques jours.

En septembre 2022, un accident de maintenance avait cette fois endommagé le tuyau. 30 000 litres de kérosène s’étaient alors échappé dans la nature, non loin de la Sûre… Là encore, le robinet avait été coupé. Mais juste le temps d’une brève remise en état.

Mais promis, si un problème majeur devait arriver sur l’infrastructure, l’OTAN et le Grand-Duché ont déjà convenu d’un plan B. L’arrivée du kérosène (indispensable à l’activité touristique, d’affaires mais aussi commerciale du Luxembourg) serait assurée par voie terrestre. Des camions-citernes assurant alors l’alimentation de l’aéroport.

Des solutions via rail ou voies navigables peuvent même être envisagées au cas ou, informe le ministère.

Utile aussi pour l’essence et le diesel

Au passage, on notera que le pipeline en question ne dessert pas seulement le Findel. En plus de bases aériennes militaires (comme Ramstein), il est aussi utile aux aéroports civils du Schiphol à Amsterdam, de Francfort et Bruxelles pour faire face aux besoins de tous les jours.

A retenir aussi : en cas de nécessité absolue, ce même pipeline peut tout aussi bien transporter des carburants plus ordinaires. Comme diesel ou essence, le tuyau étant “certifié” pour ce type de carburants. Les automobilistes peuvent souffler…

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