À chaque épisode neigeux, c’est la même rengaine sur les routes : vais-je arriver au bureau en un seul morceau ? Heureusement pour certains, le télétravail existe. Les pompiers du Corps Grand-Ducal d’Incendie et de Secours (CGDIS), eux, doivent se déplacer et agissent sur le terrain. 

En période de grand froid, les chutes de neige ralentissent le trafic et augmentent le risque d’accident. Les pluies verglaçantes en basses températures comme cette semaine, transforment la chaussée en véritable patinoire, y compris pour le CGDIS. « Si un camion est en travers de la route, on ne peut pas passer non plus », souligne Cédric Gantzer, Chef de département à la Direction générale.

Le froid impacte également la circulation des pompiers. « On est intervenu sur un feu de voiture quand il faisait -5°C. L’eau utilisée a gelé la chaussée et ça s’est transformé en verglas, donc on a eu un autre problème à gérer. » 

Les victimes de la route sont elles aussi confrontées au froid pendant l’hiver. « Si une personne est bloquée dans sa voiture, on peut prendre plus de temps pour protéger sa santé et éviter des séquelles mais, quand il fait -10°C, il faut être en mesure garder une bonne température corporelle. »

Pneus neiges et chaînes pour les camions

Sur le terrain, il faut prendre soin de « faire tourner la pompe en permanence afin d’éviter que l’eau stagne, car les tuyaux peuvent geler », précise Cédric Gantzer. « Il faut aussi faire attention à la diffusion de l’eau autour de l’échelle, qui peut geler et la rendre trop lourde à transporter. »

Dans les centres de secours, les véhicules passent la nuit au chaud pour être opérationnel en cas d’urgence, car le mois de janvier est celui où le 112 reçoit le plus d’appels. « Les pluies verglaçantes entraînent des risques accrus de chute quand on sort ses poubelles, qu’on va chercher son courrier ou qu’on se rend à sa voiture, donc on augmente le nombre d’opérateurs pour trier les appels. »

Quand l’hiver arrive, des sauveteurs aquatiques volontaires et formés s’entraînent au sauvetage en eau, en surface ou en profondeur, comme il y a quelques jours, à Kockelscheuer. « A l’aide d’une structure gonflable, un pompier peut atteindre une personne dans l’eau glacée, l’agripper et être tiré par une corde, détaille Cédric Gantzer. Ils s’entraînent toute l’année, même si trouver une surface glacée n’arrive que quelques jours par an. »

Pour reproduire ces conditions d’exercice, d’autres moyens existent. Comme l’utilisation d’échelle, de planche ou de barque. « La méthode n’est pas nouvelle, mais on a obtenu ce matériel il y a quelques années pour faire face aux températures très basses », conclut le Chef de département à la Direction générale.

En 2022, le CGDIS a effectué 71.676 interventions au Luxembourg (soit 196 par jour !), et reçoit parfois plus de 1.000 appels par nuit en cas de fortes intempéries, comme en périodes d’inondations ou de neige. Les pompiers, particulièrement sollicités en milieu de semaine, vont encore être sur le qui-vive jusqu’à dimanche, avec -7°C annoncés ce week-end.

Retrouvez aussi nos actualités sur Instagram