« Irresponsable », « scandaleux » :  Greenpeace Luxembourg n’a pas mâché ses mots en apprenant que la centrale nucléaire de Cattenom envisageait la remise en service d’un de ses réacteurs (le n°1) actuellement à l’arrêt pour maintenance.

Il est vrai que la nouvelle a été donnée alors que parallèlement, l’exploitant EDF confirmait que l’installation en question faisait toujours l’objet de quelques soucis. A savoir « deux légères traces de corrosion sous contrainte sur une quinzaine de tuyauteries contrôlées », selon le rapport publié ce 27 octobre.

Néanmoins, l’unité pourrait redémarrer sitôt le feu vert donné par l’Autorité de sûreté nucléaire française. « Des échanges sont en cours » sur le sujet, assure EDF en confiance avec ses installations après des contrôles effectués via un « nouveau dispositif ultrasons amélioré ».

Et si le temps semble soudainement pressé, c’est qu’actuellement trois des quatre réacteurs lorrains sont à l’arrêt. Tous pour maintenance, mais avec des chantiers qui ont duré plus qu’habituellement.

A l’approche de l’hiver et d’une demande plus forte en électricité, l’opérateur a donc hâte d’ajouter de la puissance supplémentaire aux mégawatts pour l’heure uniquement produit par le seul réacteur n°2.

Corrosion aussi sur le réacteur n°3

L’unité n°4, stoppée pour maintenance annuelle, devrait quant à elle bientôt être rechargée en combustible. Pour une reprise d’activité en 2023.

La n°3, inactive depuis mars dernier, aura plus de retards à la reprise qu’attendu. Sur ce point, EDF est formel : « Les contrôles réalisés ont révélé des indications de corrosion sous contrainte de l’ordre de 1 à 2 mm sur des tuyauteries de 30 mm de profondeur ». Un hic moins préoccupant que pour le réacteur n°1 visiblement. « Des contrôles étendus sont actuellement en cours sur le circuit afin de mieux cerner le périmètre des pièces à remplacer », annonce l’exploitant du site ouvert en 1986.

Si Cattenom est la centrale nucléaire la plus proche du Grand-Duché (moins de 10 km), d’autres unités radioactives sont en service à moins de 200 km du Luxembourg. Dont une autre française, dans les Ardennes : Chooz.

Il s’agit de la centrale belge de Tihange. Les unités allemandes de Philippsbourg et Biblis ont été mises hors service voilà quelques années déjà. Mais aujourd’hui, Berlin réfléchit tout de même a prolongé le fonctionnement de plusieurs centrales nucléaires, face aux difficultés d’approvisionnement énergétique.

Suivez-nous sur Instagram