« Veni, vidi, vici »… Jules César. « Ich bin ein Berliner »… John F. Kennedy. « Merde alors ! »… Jean Asselborn. À chacun sa petite phrase pour entrer dans l’Histoire. Pour Jean Asselborn, cette réplique lancée au député italien d’extrême droite Matteo Salvini trahit autant les convictions du politicien luxembourgeois autant que son caractère sanguin. Socialiste, humaniste, européen convaincu, le ministre des Affaires étrangères est tout cela. Mais voilà, au terme d’une extraordinaire carrière, le septuagénaire a décidé de prendre sa retraite.

Fini la scène internationale où il aura représenté le Grand-Duché pendant vingt ans. Mais fini aussi l’engagement national. Jean Asselborn, pourtant largement réélu aux dernières législatives, a décidé de céder son siège de député à la Chambre. Yves Cruchten profitera de ce désistement.

Mais au-delà du jeu de chaises musicales au sein du LSAP, c’est bien un chapitre de la politique luxembourgeoise qui s’achève avec cette décision. Asselborn, c’est 22 ans de mandat de bourgmestre de Steinfort, deux décennies comme député. Un parcours qui n’a jamais écorné sa popularité faisant encore aujourd’hui de l’élu un des 5 politiques préférés des Luxembourgeois.

Jean Asselborn a quitté l’école à 18 ans, pour entrer comme ouvrier chez Uniroyal en 1967. Quatorze ans plus tard, c’est en tant qu’étudiant-salarié qu’il obtiendra une maîtrise de Droit judiciaire privé à l’Université de Nancy. Là encore, voilà qui signe la force de caractère du bonhomme !

En 2013, Jean Asselborn a été fait commandeur dans l’ordre national de la Légion d’honneur de la République française par François Hollande.

 

Le LSAP ne pouvant prétendre à un poste ministériel, Asselborn va donc devoir transmettre les dossiers sur lesquels il aura veillés quels que soient les partis dans les coalitions gouvernementales. DP, CSV, Déi Gréng, nul n’a jamais songé à le remplacer dans ses fonctions faisant du “vieux lion” LA figure du Luxembourg jusqu’aux Nations Unies.

Il y a quelques jours encore, le tonique Jean Asselborn résumait ainsi son emploi du temps : « Congrès de la Francophonie sur les hauteurs de Yaoundé au Cameroun, 7 heures de vol sur Bruxelles pour les 5.200 km de distance, 2 heures de voiture de Zaventem à Steinfort -200 km-pour y arriver au petit matin » et de remonter aussitôt sur son vélo !

La bicyclette, son péché mignon. Sa source de santé et de réflexion. Chaque été, Jean Asselborn s’offrait ainsi une virée Luxembourg-Provence, avec le Mont Ventoux comme cerise sur le gâteau. Nul doute que ces journées désormais plus libres lui permettront d’avaler encore bien des kilomètres.

À l’heure de dire “Adi” à la scène politique, Jean Asselborn a esquissé quelques mots sur la retraite qui l’attend : « Il m’a fallu un certain temps pour m’habituer à la décision… Maintenant ça me va ! ». Allez, bonne échappée Monsieur Asselborn.

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