Moody’s a placé “sous surveillance” la note de grandes banques françaises (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, Natixis), allemandes (Deutsche Bank et Commerzbank), britanniques (Royal Bank of Scotland et HSBC), et celles d’une longue liste d’établissements italiens, espagnols, autrichiens, portugais, ou encore scandinaves, selon un communiqué.

Parmi d’autres poids lourds du secteur menacés de voir leur note rapidement abaissée, on trouve notamment le néerlandais ING, l’espagnole Santander et l’italienne Unicredit.

Pour justifier sa décision, Moody’s cite “un environnement opérationnel très difficile en Europe”, “l’affaiblissement de la solvabilité des dettes souveraines” et “les difficultés sur les marchés financiers”.

“S’il y a des facteurs atténuants comme la position de soutien de nombreux gouvernements à l’égard de leurs systèmes bancaires ainsi que des politiques monétaires accomodantes, elles sont dépassées par (ces) pressions”, souligne l’agence de notation.

La BCEE touchée au Luxembourg

Sur les seize pays concernés, l’Italie est la plus visée, avec 24 groupes financiers, devant l’Espagne (21), la France (10), le Royaume-Uni (9), l’Autriche (8), le Danemark (8), l’Allemagne (7), le Portugal et les Pays-Bas (6). Sont également concernés des banques de Suède (5), Slovénie (4), Suisse (2) et la Finlande, la Norvège, la Belgique et le Luxembourg (un établissement dans chacun de ces derniers). Au Luxembourg, c’est la BCEE (Spuerkees) qui est concernée.

Moody’s tempère en estimant qu’elle prévoit “qu’une fois que les surveillances auront été tranchées, ses notes sur les banques de l’Union européenne reflèteront totalement les effets des facteurs négatifs pour le crédit actuellement observés”, semblant ainsi écarter une nouvelle vague de dégradations à l’avenir.

L’agence spécialisée dans l’évaluation des risques de la dette des Etats et des entreprises avait annoncé le 19 janvier qu’elle abaisserait probablement en 2012 la note de plusieurs banques dans le monde et notamment en Europe en raison de la prédominance des facteurs négatifs pour le secteur.

Mais elle n’avait pas ciblé d’établissements en particulier ni enclenché le placement sous surveillance.