A 38 ans, Pascale*, divorcée, travaille au Luxembourg depuis maintenant une dizaine d’années, comme secrétaire médicale dans le service de cancérologie d’un hôpital luxembourgeois.

Après un graduat en Loisirs et Tourisme et quelques années passées à travailler en Belgique, cette maman de deux enfants décide de venir au Luxembourg. Si le salaire a bien sûr attiré Pascale, le type de contrat a aussi beaucoup joué : “aucun CDI ne m’était offert en Belgique, explique Pascale, alors que j’ai obtenu un CDI temps plein directement au Luxembourg“.

“Je rentre chez moi tous les jours en me disant que j’ai fait du bien à quelqu’un”

Pascale s’occupe de tout le côté administratif à son poste de secrétaire, mais elle est aussi beaucoup en contact avec les patients du service de cancérologie : “ils se confient à moi, leurs doutes, leurs peurs, leurs joies quand ils sont guéris. Je suis à la fois leur confidente, leur psy parfois et surtout le lien entre eux et le médecin“.

Et ce métier lui plaît, même s’il n’est pas toujours facile : “je rentre chez moi tous les jours en me disant que j’ai fait du bien à quelqu’un juste en l’écoutant, en faisant quelque chose pour lui. C’est un métier ou l’on se sent utile. Ce qui me plaît moins, c’est toute la douleur et la peine autour de cette maladie… Mais ça fait partie du package et finalement ça nous fait relativiser“.

3.545 euros nets par mois

Cette jeune belge est très satisfaite de sa situation actuelle. Avec son contrat de 40 heures par semaine, elle gagne 3.545 euros nets par mois, avec des augmentations tous les deux ans. Elle a aussi 33 jours de congé, environ 7 à 8 jours “libres” par an en plus et peut bénéficier d’une cantine et d’une salle de sport.

“Inacceptable de travailler dans un pays sans vouloir apprendre la langue”

Dans son hôpital, les relations entre collègues sont plutôt bonnes et Pascale s’adapte à chacun de ses interlocuteurs en fonction de la langue : “je parle luxembourgeois, anglais, français, allemand et néerlandais, annonce-t-elle.

Je trouve inacceptable de travailler dans un pays sans vouloir apprendre la langue des habitants. Même si elle est difficile, et je peux le comprendre, mais au moins les bases… Je pense pourtant que si un Luxembourgeois allait en France, il devrait s’adapter à la langue de son interlocuteur, donc en français, alors pourquoi est-ce que cela ne marche pas dans l’autre sens“, s’étonne Pascale.

Elle est donc la première à appliquer ses principes : “vous ne m’entendrez jamais dire « en français s’il vous plaît », sauf peut être en fin de journée ou le vendredi quand je suis passée d’une langue à une autre tout au long de la journée et que mon cerveau est fatigué“.

Un monde de différence avec la Belgique

Je ne me vois absolument pas aller retravailler en Belgique” déclare-t-elle sûr d’elle. “Il y a un monde de différence à commencer par les salaires“. Elle convient bien volontiers qu’elle n’aurait pas pu devenir propriétaire seule avec un salaire belge : “je gagne plus seule que ce qu’un couple d’amis gagnent à deux” et même si cette situation était gênante au début, elle se dit finalement que tout le monde peut le faire s’il en a envie.
Autre différence, c’est l’ambiance : “lorsque je suis venue la première fois passer l’entretien, j’ai vu la différence avec les hôpitaux belges ou l’ambiance est plus chaleureuse, plus relax. Mais on a aussi bien plus d’avantages ici !“. 

Le trajet ne semble pas poser de problème pour Pascale, qui n’a qu’une vingtaine de kilomètres à parcourir en voiture, entre son travail et son domicile en Belgique. Le trajet est pour elle un moyen de “démarrer la journée en douceur… et de faire le vide avant de récupérer les enfants“.

D’ailleurs, elle ne vient pas au Luxembourg uniquement pour travailler, mais apprécie aussi d’y sortir : “restaurant, bars, parcs pour les enfants, piscines, thermes, musées. Le Luxembourg offre bien plus à ce niveau là aussi que de notre côté de la Belgique ! “. 

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* le prénom a été modifié