L’habitat participatif, qu’est-ce que c’est ?

Contrairement aux idées reçues, l’habitat participatif ne veut pas dire vivre dans une communauté ou vivre avec ses voisins. C’est plutôt avoir la possibilité de se mettre à plusieurs pour imaginer et concevoir un projet (sa maison, son appartement, son immeuble) directement avec un architecte, sans avoir à passer par un promoteur immobilier.

Le projet est ainsi maîtrisé de A à Z (choix des formes, des couleurs, des matériaux, etc.) et il n’y a pas de mauvaise surprise au niveau du prix, puisque les participants suivent chacune des étapes du projet lors de réunions collectives appelées aussi “café klatsch”.

Chaque participant peut faire ce qu’il désire pour son propre espace (sa maison ou son appartement) et n’est pas obligé de suivre un modèle prédéfini. Il peut cependant arriver que le groupe choisisse de mettre des parties en commun (comme par exemple une buanderie, un local vélo, bricolage, etc.), mais ce n’est pas une obligation.

La plupart des personnes qui choisissent de passer par l’habitat participatif, le font pour avoir leur habitat sur mesure“, explique Elisabeth Spielmann, du groupe Unanimm à lesfrontaliers.lu. “Par exemple, l’immeuble K’Hutte à Strasbourg qui représente la plus grosse opération en habitat participatif de France. Pour ce projet, les personnes souhaitaient des choses vraiment très différentes : des habitations privées, une salle de musique, une cellule associative, un gîte urbain, etc. Tout a été dessiné avec l’architecte pour que le résultat final réponde à toutes les demandes“.

Quels sont les avantages et les inconvénients de l’habitat participatif ?

L’habitat participatif présente plusieurs avantages. Il permet tout d’abord de connaître ses voisins en amont, étant donné que le projet se monte en groupe lors des réunions collectives. “C’est généralement assez convivial puisque ça part d’inspirations individuelles et cela permet aux gens de tisser des liens entre eux” affirme Elisabeth Spielmann.

D’autre part, en plus d’avoir la possibilité de concevoir ses plans sur mesure et de choisir ses matériaux, l’habitat participatif permet de créer une économie d’échelle, car que les différents participants vont acheter le terrain et construire à plusieurs.

Pour une qualité comparable, il y a environ 15% d’économie“, explique Madame Spielmann. “Mais généralement, la plupart des groupes de personnes préfèrent réinvestir ce qu’ils ont économisé dans la qualité du bâtiment (…) le prix final est donc bien souvent comparable à une construction immobilière classique, mais avec des matériaux de meilleure qualité et souvent écologiques“.

Pour ce qui est des points qui peuvent freiner, Elisabeth Spielmann nous explique que le fait de partir de zéro peut faire peur : “au départ, c’est une feuille blanche, on ne sait pas à quoi ça va ressembler et le projet prend forme au fur et à mesure des réunions collectives“.

De plus, contrairement à une construction classique, il faut savoir qu’il faut compter trois ans pour la réalisation d’un projet. C’est une autre approche, car il faut intégrer toute la partie conception : “On part d’un terrain nu, on fait les maisons ou les appartements en fonction des personnes intéressées et on organise le projet, fait des réunions, etc. Cela prend plus de temps“.

Si le concept vous intéresse, sachez qu’il existe des associations qui aident et accompagnent les personnes qui ont un projet de construction d’habitat participatif, c’est le cas d’Unanimm.

UNANIMM – conçu et développé par Bertrand Barrere (Urbaniste), Arnaud Keller (Ecoconseiller) et Elisabeth Spielmann (Urbaniste AMO) aide à initier des projets de construction, à regrouper des particuliers souhaitant investir pour leur habitation, un investissement locatif, un local d’activités, aide aussi à organiser la conception du bâtiment en fonction des attentes de chacun et à assurer toute l’ingénierie de projet du début jusqu’à la fin.

Plus d’informations sur le site d’unanimm.fr

* À noter que le projet de construction de maisons accolées sur Distroff peut encore accueillir des personnes intéressées, puisque les maisons sont au stade de la conception. Plus d’informations sur www.unanimm.fr/index.php?page=distroff