On aurait tort de ne réduire l’essor de l’électromobilité, au Luxembourg, qu’aux seules voitures ou deux roues (vélos, trottinettes). Du côté des sociétés de transport aussi, on a décidé de changer de “carburant”. A commencer pour le transport des personnes. Et l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) vient de témoigner que le Grand-Duché avançait pied au plancher dans cette mutation.

La preuve en a été donnée au cours de ce 1er trimestre 2023. Sur les nouvelles immatriculations de bus luxembourgeois, 70 % concernaient des modèles full electric ou hybrides. Un taux jamais atteint jusqu’alors au pays, et même le ratio le plus élevé au niveau européen. Soit 35 cars sur les 71 mis en circulation au Grand-Duché; le nombre étant à la taille du pays mais l’effort engagé effectivement XXL.

Pour relativiser, il faut savoir que, pour ce même 1er trimestre, la proportion de modèles électriques de nouveaux bus immatriculés dans toute l’Union n’était que de 14 %. Et au-delà du seul cas luxembourgeois, la Grande Région toute entière semble avoir pris ce “e-virage” puis que la part en Belgique 🇧🇪 approche les 55 % de janvier à mars, contre 22 % en France 🇫🇷 et… 10 % pour les opérateurs de transports en Allemagne.

Les bus de la capitale aussi

Il est vrai que l’impulsion, au Grand-Duché, vient d’en-haut. Ainsi, le ministère de la Mobilité a d’ores et déjà vouloir entièrement électrifier la totalité des lignes du réseau RGTR à l’horizon 2030.

Et la marche avant est déjà engagée : sur les quelque 1.400 bus employés actuellement pour le réseau régional et frontalier, environ 160 cars sont tout ou partie à propulsion électrique. Un chiffre qui devrait passer à 500 bus dès la fin de cette année.

Cette électrification à vitesse est grand V est notamment rendue possible par le soutien de l’Europe à ce type de projets. Ainsi, 35 millions d’euros du fonds Next Generation de l’UE a été réservé pour le Luxembourg au titre de la transition de la flotte de bus régionaux vers des moteurs plus gourmands en watts qu’en carburants d’origine fossile.

La Ville de Luxembourg suit la même voie pour son propre réseau urbain. Là encore, des objectifs ont été pris : d’ici 2025, tous les autobus standards et d’ici 2030 tous les bus articulés devraient être électrifiés pour les passagers des lignes AVL de la capitale. Même but pour les cars des CFL.

A regarder de près l’étude trimestrielle de l’ACEA, le Luxembourg affiche par contre un certain retard du côté de l’électrification des poids-lourds et camionnettes de chantier ou petits vans de livraison. 1% pour les immatriculations de camions au 1er trimestre 2023 et 5% pour les vans…
On comprend que l’Etat veuille appuyer sur l’accélérateur dans le domaine, ces véhicules diesel étant parmi les plus polluants en circulation. Aussi, voilà quelques jours, le ministère de l’Environnement a introduit de nouveaux encouragements pour les entreprises à passer sur des modèles d’utilitaire à Zéro émission (électrique ou hydrogène).
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