Á qui la faute ? Aux 249.000 électeurs luxembourgeois qui se sont déplacés aux urnes dimanche 8 octobre ? Aux 37.000 qui n’ont pas participé à ces législatives ? Au système électoral lui-même ? Toujours est-il qu’au terme du scrutin voilà le Grand-Duché disposant d’une Chambre des députés bien peu féminisée. Á peine 18 dames élues pour 42 messieurs

Par rapport au dernier scrutin du même ordre, c’est un net recul qui marque la parité au Parlement. Avant ce passage à l’isoloir, la Chambre comptait encore 22 femmes; la voilà privée d’un quart de représentantes du “sexe faible” en un claquement de bulletins. Marguerite Thomas-Clément (1ère Luxembourgeoise députée, en 1919 !) doit se retourner dans sa tombe !

Aujourd’hui, loin d’un 50-50, voilà ainsi la première instance politique du Grand-Duché affichant un visage à 30% seulement féminin. Certes, la désignation de certains “mâles” comme ministres pourrait quelque peu rééquilibrer la donne mais la Chambre servira aussi de viviers à la coalition CSV-DP pour choisir des élues pour assumer certains portefeuilles nationaux.

2 femmes têtes de liste pour 12 partis

Elisabeth Margue, Nancy Arendt, Lydie Polfer, Diane Adehm, Corinne Cahen, Simone Beissel, Yuriko Backes, Octavie Modert, Carole Hartmann, Martine Hansen : une ou plusieurs de ses députées des deux fractions les plus représentées (chrétiens-sociaux et libéraux) sera bien ministre dans le futur gouvernement on l’espère plus paritaire. Les partis devront donc compenser là encore.

Même si depuis des années, l’accent est moins mis sur la parité au sein des partis politiques, la plupart d’entre eux avaient des hommes en guise de tête de liste. Seules Paulette Lenert (LSAP) et Sam Tanson (déi Gréng) ont ainsi porté le flambeau de leur formation pour ces élections. Deux femmes pour 12 partis en lice…


En 2016, la loi avait pourtant instauré que pour les législatives, chaque liste devait comporter a minima 40% de femmes parmi ses candidates. Ce fut évidemment le cas cette fois, mais à quel rang étaient placées ces dames : en position éligible ou non ? Le mode de scrutin (par liste essentiellement ou panaché) a fait le reste...

Et ailleurs, ça se passe comment ?

🇧🇪 En 1994, la Belgique a été le premier pays d’Europe (et le deuxième au monde) à introduire un quota légal par sexe aux élections législatives. Aujourd'hui, le Royaume est une des démocraties comptant le plus grand nombre de femmes au parlement (43,8 %).

🇫🇷 La loi sur la parité en France supprime le financement des partis publics si les formations politiques n’alternent pas entre les hommes et les femmes sur leurs listes de candidats. Les sanctions entrent déjà en vigueur si la proportion de femmes est inférieure de 2 % à celle des hommes.

Néanmoins, au terme des dernières élections des députés français, les dames n'ont guère brillé dans les scrutins. Résultat, sur les bancs du Palais bourbon, on ne compte qu'un peu plus d'un tiers d'élues (216 députées, soit 36 %).

🇩🇪 Au Bundestag allemand, la proportion actuelle de parlementaires femmes n'est guère plus élevée qu'au Grand-Duché (34,8 %). Mais, à Berlin, c’est environ 5 points de pourcentage de plus qu’à la fin de la législature précédente.

Avec 61 % de femmes dans son Parlement, le Rwanda est actuellement le leader mondial de la représentation féminime. Derrière cet Etat d’Afrique de l’Est, seuls Cuba (55 %) et le Nicaragua (51 %) figurent parmi les pays où les femmes sont actuellement majoritaires parmi les élus nationaux. C'est peu sur près de 200 pays dans le monde...

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