Action-réaction. Il aura fallu plusieurs heures, ce 21 mars, pour que les internautes retrouvent l’accès à de nombreux sites publics. De myguichet.lu aux adresses des ministères ou de l’Adem, impossible d’ouvrir les pages gérées par de nombreuses administrations. Pas un bug mais bien une cyber-attaque : un afflux organisé de sollicitations (attaque DDOS) engorgeant ces sites au point de les faire se bloquer

« Il n’est pas utile de faire de la publicité à ceux qui sont derrière – mais nos experts savent d’où est venue l’attaque. » Révélée par le Luxemburger Wort, telle a été la réaction du Premier ministre luxembourgeois. Un Luc Frieden qui a immédiatement organisé une cellule de crise pour gérer l’assaut 2.0 derrière lequel le dirigeant -sans le dire officiellement- a vu un acte venu de Russie.

Il est vrai que ces derniers jours Poutine a pu être irrité par les prises de position des dirigeants du Grand-Duché au sujet de sa réélection. Pas de congratulations pour l’hôte du Kremlin, que des critiques. Notamment celle du ministre des Affaires étrangères, Xavier Bettel lâchant un cinglant : « Je félicite mes concurrents lorsqu’ils gagnent des élections lors desquelles des adversaires peuvent concourir »…

Être bien armé

Le courroux de Moscou a aussi pu être alimenté par l’annonce, par la ministre de la Défense, des sommes engagées par le pays pour soutenir l’effort militaire ukrainien : 69 millions d’euros pour 2024 (un minimum…).

Bref, des pics qui ont fini par réveiller l’ours russe d’où certainement ce coup de griffe contre les sites publics (et quelques adresses privées dont des médias) luxembourgeois.

« La leçon à retenir est qu’il faut être bien armé en permanence et avoir des plans de crise prêts », s’est contenté de commenter Luc Frieden. Un Premier ministre bien décidé à « prendre la cybersécurité au sérieux ».

D’ailleurs, dans l’Accord de coalition 2023-28, la majorité CSV-DP fait de l’amélioration de la “protection numérique” un de ses axes d’action notamment en matière militaire et comme bouclier de l’économie nationale.

Une signature pro-russe

Dans la journée, l’attaque a été revendiquée par des « hackers russes unis pour punir les autorités russophobes du Luxembourg (…) l’État nain, malgré sa petite taille, a décidé de danser sur le même tempo que ses voisins européens en s’impliquant dans l’initiative tchèque pour fournir des obus aux supporters de Bandera »… Bandera étant un nationaliste ukrainien ayant fait cause commune avec l’occupant nazi.

 

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