En n°1, le coût salarial. En n°2, le manque de candidats qualifiés pour les postes proposés. Mais ce sont bien les difficultés de financement qui viennent désormais en n°3 des préoccupations des chefs d’entreprise luxembourgeois. Entre taux d’intérêt élevés et frilosité des banques, les sociétés peinent à obtenir l’argent nécessaire à les soutenir au quotidien (fonds de roulement) ou pour leur développement (investissements).

Le fait a été mesuré par le récent Baromètre de la Chambre de commerce : 22 % des entreprises ont déjà vu leur demande de financement refusée. La fréquence des rejets augmentant plus la société est petite, tandis qu’aucune des entreprises de plus de 500 salariés (parmi les 647 interrogées) n’a eu à subir pareil revers.

Le plus souvent (37 % des cas), c’est pour insuffisance de garanties que la banque n’a pas donné suite à la demande d’argent.  Les principales autres causes de refus tenant au manque d’historique de l’activité (entreprise trop “jeune”, 27 %) ou un manque de fonds propres (26%).

Pire, 1 patron-demandeur sur 5 n’a pas obtenu de raison convaincante pour expliquer la position de sa banque…

Fragiles s’abstenir

Secteur par secteur, le diagnostic de la Chambre de commerce est aussi très révélateur du “parapluie” qu’ouvrent désormais les banques. Plus question de se mouiller alors que le climat économique est incertain et que les taux d’intérêt restent élevés. Une prudence qui est d’autant plus visible pour les demandes émanant d’entreprises œuvrant dans des secteurs globalement en difficulté.

C’est ainsi plus particulièrement le cas des responsables de cafés ou restaurants qui peinent à obtenir satisfaction (et euros supplémentaires) de leur établissement bancaire. Ainsi dans le secteur de l’Horeca, 41 % des entreprises ont déjà ainsi entendu un “non” suivre leur appel. Un taux qui descend à 21% dans le commerce et 20 % dans la construction contre… 9 % dans l’industrie.

Si, globalement, le patronat demande à ce que le gouvernement luxembourgeois agisse en priorité pour alléger la fiscalité (des particuliers et des entreprises) ou révise les modalités de l'index, nul doute que les entrepreneurs ne seraient pas opposés à ce que le prochain Premier ministre glisse un mot à l'oreille des banques du pays, leur demandant un peu plus de souplesse et de largesses.

Et ce qui est vrai pour les sociétés pourrait l'être pour les habitants. Plus de crédits accordés pouvant stimuler la demande nationale.

 

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