55 % de votes en sa faveur et Pieyre-Alexandre Anglade repartait, en juin 2022, pour un second mandat de député de la 4e circonscription des Français de l’étranger. Celle qui inclut Pays-Bas, Belgique et… Luxembourg. Mais il faut croire que sa fonction de président de la Commission des affaires européennes à l’Assemblée nationale, à Paris, prend beaucoup de temps à ce trentenaire tant il se fait rare au Grand-Duché.

Pour le 14 Juillet, jour de fête nationale française, il a toutefois accepté de se prêter au jeu de l’interview bleu-blanc-rouge.

Que représente la communauté française du Luxembourg aujourd’hui ?

Pieyre-Alexandre Anglade : « Environ 50.000 Français vivent au Grand-Duché. En fait, 30.000 personnes sont officiellement inscrites au consulat, si l’on y ajoute les binationaux, le nombre se rapproche des 60.000 sans doute. Pour l’élection de leur député, 28.000 adultes ont été appelés aux urnes (soit 4.000 de plus qu’en 2017, ce qui démontre que cette population tricolore vivant et implantée au Luxembourg ne cesse de croitre). 

Et si c’est vers ces Français d’abord que se porte mon action, il va de soit que je suis aussi la situation de nos 120.000 concitoyens qui, chaque jour, franchissent la frontière pour venir travailler au Grand-Duché. »

Quelles sont les principales attentes de ces Français du Luxembourg, selon vous ?

P.-A. Anglande : « Déjà, comme 66 millions de citoyens, ce sont des Français à part entière mais aussi des citoyens européens vivant pleinement ce statut à l’étranger. Je pense qu’ils ont une soif de participation à la vie démocratique (locale, nationale et européenne). D’ailleurs, la campagne d‘inscription sur les listes électorales pour les communales luxembourgeoises a très bien fonctionné auprès de notre communauté. Celle-ci s’est saisi de l’opportunité qu’a offerte la réforme électorale supprimant la condition des 5 ans d’installation minimum pour voter. Certains Français se sont même présenté à ces élections.

Certains sont aussi engagés au sein du Conseil national pour étrangers (CNE). Ils suivent avec attention les projets de faire évoluer cette représentation des étrangers au Luxembourg. »

Vous avez été élu à deux reprises à ce mandat de député des Français du Luxembourg (Benelux même !), sur quels dossiers avez-vous déjà pesé ?

P.-A. Anglande : « Beaucoup a déjà été fait pour les Français de l’étranger lors du précédent mandat avec, par exemple, la mise en œuvre du service France consulaire (pour assurer une réponse rapide et une aide efficace pour obtenir des réponses en lien avec les démarches et l’administration consulaires) ou encore avec l’obtention d’un numéro de Sécurité sociale pour tous (y compris les Français nés hors de l’Hexagone).

On peut aussi penser à l’envoi unique, chaque année, d’un certificat d’existence pour continuer de percevoir sa retraite et à la poursuite de l’amélioration avec des échanges automatiques d’informations d’Etat-civil entre les États, en plus du travail fait sur une future validation en ligne.

Nous avons aussi obtenu le maintien de la retenue à la source partiellement libératoire sur les salaires des non-résidents ainsi que le doublement du délai d’exonération d’impôt sur les plus-values immobilières en cas de première vente par un non-résident d’un bien immobilier en France.

Sur un sujet, hélas plus grave, notre mobilisation a permis un meilleur accompagnement des Français de l’étranger victimes de violences conjugales à l’étranger. »

Quels sont encore les points noirs à effacer  ?

P.-A. Anglande : « Ici au Luxembourg, je continue mes efforts pour un suivi renforcé du dossier de la prise de rendez-vous au Consulat pour les titres d’identité. Les démarches sont parfois bien trop longues. Je suis en contact régulier avec Mme l’Ambassadrice et le Consul adjoint sur ce point particulier. Et la situation s’améliore car nous avons obtenu un poste à temps plein supplémentaire pour septembre. De plus, le travail des équipes consulaires, permet d’ouvrir plus de créneaux de rendez-vous que ces derniers temps.

Mon rôle consiste aussi à agir sur différents dossiers individuels, pour débloquer des situations avec les administrations en France. Par ailleurs, je reste attentif à renforcer l’accompagnement de la Société française de bienfaisance au Luxembourg, qui a été si utile pendant la crise sanitaire. »

On vous voit peu au Grand-Duché. A quand votre prochaine venue ?

P.-A. Anglande : « Je suis très attaché au lien que j’entretiens avec les électeurs de ma circonscription (Benelux donc). Je suis régulièrement présent en circonscription et particulièrement au Luxembourg. Je rencontre notamment mes compatriotes lors des réunions publiques (Nouvel An, réunion participative sur la Conférence sur l’avenir de l’Europe, …), avec les associations (bienfaisance, Amicale des Français , association des fonctionnaires français dans les institutions, …), et grâce aux visite des écoles françaises (lycée Vauban et école Notre-Dame Sainte-Sophie).

Après les dernières législatives, le groupe Renaissance (ndlr : soutenant la ligne d’Emmanuelle Macron) a été mis en majorité relative à l’Assemblée nationale. Cela exige de moi une présence accrue à Paris pour porter le projet du président de la République. De plus, être député de la circonscription des Français vivant au Bénélux demande d’être présent dans trois pays différents, chacun avec ses problématiques.

Au-delà de ma propre présence physique, être député c’est aussi être en contact constant avec sa circonscription notamment avec un collaborateur dédié. Il suit par exemple les dossiers et appuie les demandes envoyées par les citoyens pour débloquer/faire accélérer les situations. Mais rassurez-vous, en septembre, je compte bien être présent pour participer à la rentrée des établissements scolaires français et à nouveau, permettre des rencontres avec les Français du Luxembourg. »

 

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