Si le nouveau gouvernement espérait un temps d’état de grâce, Luc Frieden et ses 14 ministres peuvent faire une croix dessus. La situation économique du pays et le contexte international exigent, au contraire, de se mettre au combat. Et Carlo Thelen, directeur de la Chambre de commerce luxembourgeoise, s’est chargé de le rappeler à l’heure d’exposer la vision 2024 pour son institution.

L’année qui s’annonce impose, selon le dirigeant, des « actions rapides ». De celles qui pourront redonner au Luxembourg  « un nouvel élan ». Une expression justement empruntée au candidat Chrétien-social désormais Premier ministre et… ex-président de cette même Chambre de commerce !

Alors, comme une lettre adressée au Père Noël, Carlo Thelen a listé les vœux des entreprises : « un cadre légal favorable à l’entrepreneuriat, un marché compétitif, un accès facilité aux ressources et à l’énergie, un environnement économique stable, des incitations pour attirer les meilleurs talents sur le marché du travail, une simplification des procédures… »

Guère critique

Des souhaits que le directeur a déjà entrevus dans l’Accord de coalition passé entre les deux partis aux manettes désormais (CSV et DP). Lui appelle cela des « signaux positifs » qui doivent rapidement se muer en mesures appliquées.

En effet, 2024 s’annonce comme « une année pas plus facile que 2023 ». Aujourd’hui, « la croissance est enrayée » et les entreprises ont perdu confiance en l’avenir. Ces derniers mois ont été difficiles à gérer, preuve en est 54 % des entreprises sondé par la Chambre ont affirmé que leur activité avait stagné au derniers semestre; 27 % témoignant même d’une régression…

L’électrochoc que devra administrer le gouvernement pourrait, aux yeux de l’institution patronale, passer par la réforme du marché du travail. Les annonces faites sur le travail dominical, le maintien de la semaine de 40 heures, ou des discussions à mener sur la souplesse de l’organisation du temps de travail vont dans le bon sens selon la Chambre de commerce.

L’annualisation du temps de travail évoquée par Luc Frieden est aussi appréciée, tout comme des modifications qui viendraient à assouplir les Plans d’organisation du travail (POT) ou la simplification administrative envisagée.

D’ailleurs, sans accorder de blanc-seing systématique, Carlo Thelen ne se montre guère critique avec le programme présenté pour le mandat gouvernemental 2023-28. Tout juste regrette-t-on à la Chambre que les dirigeants n’aient pas plus planché sur les incitations au maintien dans l’emploi des seniors, la fin de l’indexation systématique ou encore une réforme du système d’apprentissage.

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