Multinationales en nombre, PIB par habitant parmi les plus hauts dans le monde, triple A confirmé pour les finances nationales, taux de chômage encore bas, niveaux de rémunération élevés :  tout irait donc pour le mieux au Luxembourg. Sauf que de plus en plus de rapport pointe un risque de pauvreté allant crescendo au pays.

Ici, c’est le Statec qui indique que 17% de la population luxembourgeoise est sur le fil. Là, c’est la Chambre des salariés qui pointe un fossé qui se creuse entre les ménages les plus riches et les foyers les plus nécessiteux. Et maintenant, voilà l’UNICEF qui attire l’attention sur le cas d’une jeunesse qui, elle aussi, ferait les frais d’un appauvrissement discret mais bien réel.

Ainsi, l’organisme international indique qu’au Luxembourg, 30.000 enfants seraient en situation de risque de pauvreté et/ou d’exclusion. Un gamin sur quatre vivrait ainsi déjà des « privations quotidiennes ». Et le péril n’est pas à prendre à la légère puisque plus de la moitié de ces jeunes « sont en situation de pauvreté persistante (mesurée sur au moins 3 années consécutives d’enquêtes) ».

Vers un Plan national

Bien entendu, le Luxembourg ne figure pas au haut du classement international. L’UNICEF le classant au 35e rang sur 38 pays analysés mais, sur la dernière décennie, l’organisme note que le taux de risque de pauvreté a augmenté de 3,7 %…

A analyser le cas grand-ducal, le Bilan Innocenti pointe en particulier le cas des garçons et filles éduqués dans une famille monoparentale. C’est dans ce type de foyer que le risque de basculer vers la pauvreté est le plus grand. Un danger social qu’ont maintes fois souligné les parents divorcés et les associations familiales luxembourgeoises. Et un danger que la réforme des classes d’imposition devrait permettre d’éloigner en partie.

Mais pour l’UNICEF, le combat contre le dénuement de l’enfance nécessite plus d’engagements, surtout de la part d’un nouveau gouvernement qui a fait de la lutte contre la pauvreté sa « priorité n°1 ». Dans son accord de coalition, la majorité CSV-DP s’engage d’ailleurs à mettre en place un Plan national pour la prévention et la lutte contre la pauvreté.

Et s’il fallait convaincre encore plus les dirigeants luxembourgeois, l’UNICEF rappelle et conseille. Rappelle que le manque de moyens affecte non seulement le bien-être actuel d’une partie de la jeunesse mais pèsera lourd sur son développement futur. C’est donc une priorité d’aujourd’hui pour éviter des problèmes demain.

D’où une liste de recommandations faites à Luc Frieden et ses ministres comme « l’indexation régulière des aides sociales (dont les allocations familiales) », « élargir le barème d’éligibilité pour ces aides », « assurer que l’éducation formelle et non formelle puisse jouer un rôle d’ascenseur social pour briser le cercle vicieux de la pauvreté » ou encore « s’inspirer des politiques ambitieuses mises en place dans d’autres pays comme la Nouvelle Zélande (🇳🇿Child Poverty Reduction Act) ou la France (le tout récent 🇫🇷Pacte des solidarités) ».

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