Ce sera son dernier mandat à la tête de la mairie de Villerupt. Alain Casoni, premier édile depuis quarante ans, dans sa commune, laissera donc la place.

Mais avant son départ, il a encore quelques projets qui lui tiennent à cœur notamment la problématique des compensations fiscales réclamées au Luxembourg : « Cela fait 20 ans que je me bats pour ce sujet récurrent. Le Luxembourg fait bloc, nous aussi » s’exaspère-t-il.

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Les villes frontalières deviennent pauvres

Il a donc décidé de mettre un coup d’accélérateur, gonflant ainsi le rang des maires mécontents dont les communes sont frontalières au Luxembourg. D’ailleurs, il a fait partir mercredi 19 février 2020, un courrier de trois pages au Président de la République Emmanuel Macron. Le ton est donné : « Les villes frontalières du Luxembourg sont progressivement devenues les plus pauvres de France et doivent malgré elles suppléer à l’offre de services publics du pays le plus riche d’Europe ».

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Luxembourg ne participe pas assez au co-développement

Une réalité que le maire explique en quelques données simples : 106 000 frontaliers français imposés à la source au Luxembourg mais formés par la France (12,5 milliards d’euros) sans compter les 25000 actifs français résidents au Grand-Duché, 23 000 retraités vivant également dans nos communes mais imposés au Luxembourg en contradiction avec les recommandations de l’OCDE, 14 000 chômeurs issus du marché du travail luxembourgeois coûtant près 120 millions d’euros par an. Sur les territoires frontaliers, le chômage ne baisse pas, 120 millions d’euros, c’est le montant sur lequel s’est engagé le Luxembourg d’ici 2030 au profit des TER…Et la liste est longue.

Pour le maire de Villerupt, le Luxembourg ne participe pars suffisamment au co-développement des villes de proximité. La mobilité, c’est bien mais ce n’est pas assez.

Encore plus d’enfants dans les établissements scolaires

La commune de Villerupt compte 10 000 habitants dont 3000 familles qui travaillent au Luxembourg. Cela représente, selon Alain Casoni, près de 70% de sa population active. 1000 enfants fréquentent les structures scolaires c’est-à-dire de la maternelle jusqu’au collège.

Rien que pour le collège Théodore Monod, c’est 700 jeunes mais : « L’établissement n’est plus en capacité de recevoir plus d’enfants. De nouvelles familles transfrontalières s’installent mais nous ne pouvons pas agrandir les murs. Ce sera donc un nouveau casse-tête pour les équipes d’enseignants. La municipalité n’est pas en mesure de financer seule un nouveau collège » remarque le maire qui en appelle au Luxembourg. Il demande plus de co-développement avec le Grand-Duché sur des projets qui ont du sens.

Mais Alain Casoni, conseiller départemental de Meurthe-et-Moselle et Vice-président de la CCPHVA, sait bien que le mur qu’a dressé le Luxembourg sur le sujet est hermétique et que les négociations doivent se faire dans les plus hautes instances.

Son courrier au Président de la République a pour objectif d’entamer des négociations et une coopération transfrontalières : « indispensables » à la survie des communes aux alentours.

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