Validée vendredi 14 avril par le Conseil constitutionnel et promulgué presque dans la foulée par le Président de la République Emmanuel Macron, la loi de réforme des retraites, qui prévoit notamment de repousser de 62 à 64 ans l’âge légal de départ en France, a laissé des traces.

Après un conflit social qui dure depuis plus de trois mois, la gronde est toujours là, et peut-être encore davantage chez les frontaliers usagers du rail qui ont, en plus, dû subir d’importantes perturbations du réseau ferré.

Pourtant, le mouvement semble tout de même commencer à s’essouffler, du moins sur le sillon lorrain, à l’image du faible nombre de trains supprimés lors de la dernière journée de manifestation, ce jeudi 20 avril (seulement cinq à six trajets supprimés entre Metz et Luxembourg, sur environ 80 allers et retours prévus normalement). Les lignes confirmées pour cette journée sont d’ailleurs consultables sur ce lien.

Les lignes 90 et 70 ont été très perturbées

Deux lignes de train assurent les liaisons quotidiennes entre le Grand-Duché et la France, permettant à des milliers de frontaliers de traverser la frontière pour aller travailler. La ligne 90 relie Luxembourg à Metz via Bettembourg et Thionville et est empruntée quotidiennement par plus de 12 000 voyageurs. De son côté, la ligne 70 assure la liaison Luxembourg – Rodange – Longwy et transporte chaque jour environ 850 passagers.

En réponse à une question de la députée du CSV Elisabeth Margue sur les perturbations engendrées par les grèves successives des cheminots contre la réforme des retraites, le ministre luxembourgeois de la Mobilité, François Bausch, a dressé un état des lieux de l’ampleur des suppressions de train depuis le début de l’année.

Dans sa réponse parlementaire, on apprend ainsi qu’au cours des trois premiers mois de 2023 ont été supprimés :

1 480 trains de la ligne 90 ;

93 trains de la ligne 70 ;

84 TGV à destination de Paris ;

40 TGV vers des villes du sud de la France.

Soit tout de même 1 697 trains supprimés au total.

Les CFL impuissantes

Si la compagnie ferroviaire nationale luxembourgeoise fait circuler ses trains sur les mêmes voies ferrées que son homologue française, reste qu’elle n’est toutefois pas en mesure de pallier les suppressions (parfois inopinées) de ces trains SNCF.

« Vu l’importance de l’impact sur l’offre ferroviaire, les CFL n’ont pas les moyens pour un éventuel remplacement des trains annulés de la SNCF. En plus, comme la grève affecte aussi les postes directeurs, même les trains CFL vers la France peuvent être concernés par la grève », reconnait le ministre François Bausch.

Seule option pour les CFL lors des différentes journées de mobilisation sociale : « Informer les clients en temps réel via internet, l’app mobile, l’affichage en gare, le call center et le centre d’accueil sur les trains circulant ou ceux impactés par la grève, ainsi que sur d’éventuelles alternatives (comme les bus du réseau RGTR) », conclue le ministre de la Mobilité.

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